Gibiesd

lundi 19 avril 2010

les shadocks

dimanche 18 avril 2010




                Germinal 
        100 ans après :
      et ils pompaient,
         pompaient...




Lorsque ferment les mines, le drame social devient souvent un drame écologique : avant de partir, les sociétés minières doivent sécuriser les puits inondés, parfois comme à Célas de 130 mètres  de fond. L'eau pouvait servir à la géothermie, les terres ayant été vendues à des gens à petits revenus qui y jouissaient du calme, de la nature redevenue sauvage et belle...



                              Mais...



Voici venu le temps du grand ménage ! un ménage viril hâtif avec bull, dumpers et souci écolo incertain : avant de boucher, il faut pomper, mais pas un petit pompage type vidange de piscine, non ! ce sont des tonnes et des tonnes qui sortent des puits 24 h/24. Germinal 100 ans après c'est les shadocks.  




... Ou pire, ne pas pomper, jeter simplement du remblai -quoi au fait ?- dans l'eau, ça va plus vite.  Le temps c'est de l'argent. Plof ! Ca déborde ? Normal. Ca crée une poussée en profondeur dans les galeries dont l'eau est piégée ? Si peu. C'est ainsi que des coulés gorgent les sols, affouillent murs, arbres, emportent chemins, bâtis et ruinent irrémédiablement des sites et des gens. Jusqu'au finale. Jo, chez qui ces travaux  de "sécurisation" (!) ont eu lieu récemment , vit à  présent ... ce que l'on voit ici, une désolation. Et ce n'est qu'un début.


 

Voilà donc la tuile annoncée -la première- : à quelques mètres en dessous du puits ainsi forcé, un grand mur qui soutenait sa terre s'est abattu sur la route nationale. Par chance, de nuit. Et  le voilà mis en demeure par la DDE de le réparer à ses frais. Il est responsable. Les shadocks ? La terre saturée pesant dessus ? Les blocs déversés dans sa gueule juste avant ? Rien à voir ! Il était déjà mal ce mur ! Lavéka l'entretenir. Ils ne voient même pas pourquoi on leur en parle, ils sont techniciens, ils savent non mais. Pas Jo.


Il a donc vu sa terre définitivement dévastée par un chantier de la SFA qu'il avait accepté sous pression -ils devaient pomper mais c'est bête, ils n'avaient pas de pompe-. On fera au mieux t'es obligé c'est le pot de terre contre le pot de fer mais t'en fais pas on te fera un autre accès.. Soit une bouteille ramifiée demi pleine -eau, débris, boues- projetez y du remblai qui devient gadoue, tassez bien  le tout avec du béton, des blocs : tôt ou tard la poussée la fera éclater. C'est ce qui est arrivé.

Il est plus que ruiné, n'ayant pas les moyens de reconstruire. Et quid de sa maison , de son atelier  situés au dessus de l'accol dont le mur s'est éboulé ? Ne risquent-ils pas de glisser avec la terre à présent que leur soutien lâche ?  Pas forcément tout de suite et c'est pire : d'ici là, nos shadocks pomperont ailleurs. Loin. Ou creuseront encore, les coquins.   


Hélène Larrivé éditrice et auteur   (Article "La Marseillaise")

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